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Zemmour à Drancy : le choc des civilisations

Ce lundi, Éric Zemmour participait à une toute nouvelle émission de Cnews animé par Jean Marc Morandini, « Face à la rue ». Le concept est relativement simple mais peu ordinaire. Éric Zemmour a pu déambuler dans Drancy, accompagné du présentateur, à la rencontre de différents habitants et acteurs de la ville. Une occasion pour le presque candidat de se confronter à la réalité qu’il décrit depuis des années.

Drancy, un choix qui ne doit rien au hasard

Éric Zemmour a pu pendant presque une heure et demie se confronter à une ville qu’il connaît bien. Né à Montreuil, il a passé une partie de sa jeunesse à Drancy. Ce retour sur les terres de son enfance a permis de faire un constat amer sur l’évolution de cette ville et de la banlieue parisienne en général. Le changement de population promettait des rencontres hautes en couleurs, qui ont bel et bien eu lieu. 

Voilez ces cheveux que je ne saurais voir

Après une courte introduction de l’émission, Éric Zemmour a rapidement pu rencontrer une première intervenante : Rachida Boukris, une habitante musulmane arborant un voile qui a été au cœur de leur discussion. Elle a défendu sa liberté de porter un voile, témoignage de sa foi. Elle a exposé son droit à porter un voile dans un pays où elle travaille et respecte les lois. De son côté, Éric Zemmour lui a rétorqué que son voile empêchait une égalité entre eux et qu’il imposait l’Islam aux autres. Après quelques échanges, Éric Zemmour a proposé à Madame Boukris d’enlever son voile. Elle lui a rétorqué qu’elle le ferait s’il enlevait sa cravate, ce qu’il a fait. Elle a ensuite tenu parole et a enlevé son foulard. Cette scène un peu irréelle aurait pu rester un moment de télévision comme un autre, mais les micros de Cnews ont été un peu trop efficaces. 

En écoutant la séquence, si on tend l’oreille, on peut entendre un membre de la foule qui se trouve autour de l’équipe de Cnews lancer « Tu n’as pas le droit d’enlever ton foulard ». Cette phrase n’a pas été relevée, alors qu’elle a été en réalité le point culminant de cet échange. Résumons : un homme se permet d’invectiver une femme qu’il ne connaît pas parce qu’elle retire son foulard, aux vues et aux sues de tous et sans que cela ne choque qui que ce soit. Cette séquence démontre que dans de nombreuses banlieues françaises, le port du voile est devenu une règle imposée par une population de confession musulmane. Il est le symptôme d’un communautarisme qui s’impose à la République par la force, faisant passer ses lois au-dessus des siennes.

Du côté de la délinquance, l’ombre et la lumière

Nouvel échange pour Éric Zemmour, cette fois avec Kamel Madani, ancien détenu devenu professeur. Il possède la double nationalité franco-algérienne. Le débat a tourné autour du passé de délinquant de l’intervenant. Kamel Madani a fait 4 ans de prison pour vol en bande organisée avec arme. Or, Éric Zemmour propose la déchéance de nationalité et l’expulsion des personnes ayant la double nationalité commettant des délits et des crimes. Monsieur Madani a qualifié ses actes de “bêtises” et n’est jamais sorti de ce champ lexical. Il n’a pas compris la dureté des mesures d’Éric Zemmour et l’a renvoyé à son pays d’origine. « L’Algérie n’est pas une poubelle » s’est-il exclamé, « La France non plus » lui a répondu Zemmour. Chacun est resté sur ses positions mais il est intéressant de noter la minimisation constante des délits et crimes commis. Les mesures proposées par le potentielle candidat semblent avoir eu un écho chez lui puisqu’il a répété à plusieurs reprises « Vous êtes dur ».

Après le voleur est venu le tour du policier. David Le Bars, secrétaire général des commissaires de la police nationale, a interpellé Éric Zemmour. Il a défendu son métier et a refusé le terme de “zones de non droit”, préférant parler de “zones plus difficiles où il est nécessaire de venir plus nombreux”. Les deux hommes semblaient sur le fond relativement d’accord et s’entendaient sur la mise en cause de la justice et l’inefficacité de la chaîne pénale. Éric Zemmour propose de renvoyer les étrangers et binationaux qui représentent 25% des prisonniers pour vider une partie des cellules. Il propose également de supprimer les aides sociales et allocations aux familles des mineurs délinquants.

Cette dernière proposition a créé un remous dans la population jeune massée autour des intervenants. L’un d’eux a interpellé Éric Zemmour et s’est plaint de la misère. La réponse ne s’est pas  fait attendre « Moi, j’ai grandi ici. Mes grands-parents vivaient moins bien que les vôtres, ils ne recevaient pas d’aides, il n’y avait pas d’aides sociales, pas d’allocations sociales, pas de RSA ! »

Nouvelle population rime avec nouvelles mœurs

Le prochain échange s’est déroulé dans une boucherie Hallal. Il a été assez bref. Éric Zemmour a été interrogé sur ce type de boucherie. Il a affirmé ne pas être dérangé par le fait qu’il y en ai une dans la ville, ajoutant que cela permettait aux gens de confession musulmane de s’alimenter. Il voit en revanche un symbole fort d’un changement de population dans le fait qu’il n’y ait plus que ce type de boucheries. Jean Marc Morandini a provoqué malgré lui un échange qui a trahi cette réalité communautariste.

J.-M. Morandini : « Il y a des boucheries non halal dans le quartier ? »

Le boucher : « Oui il y a une boucherie française plus haut. »

J.-M. Morandini : « Et vous, vous êtes une boucherie française ? »

Le boucher : « Non, musulmane. »

L’échange suivant a eu lieu avec les représentants d’une association sportive. Selon eux, l’association existe depuis 103 ans et défend le vivre-ensemble et fait barrage au communautarisme. Éric Zemmour a échangé avec Laure Tournier, présidente de l’association depuis plus de 50 ans. Celle-ci a défendu son association et les idées qu’elle promeut. Problème, les jeunes amassés autour d’Éric Zemmour et de Madame Tournier se sont très vite montrés plus bruyants qu’elle. Ils ont insisté fortement sur le fait qu’ils ne connaissaient pas cette association et qu’elle était de toute manière fermée. Vérité ou mensonge, nous ne le saurons pas, mais le plus important est de voir comment cette dame vantant le vivre-ensemble a eu toutes les peines du monde à s’en sortir quand la réalité s’est imposée à elle. 

Une multitude de politiques

Finis les échanges avec la population, place aux politiques. Ils étaient quatre à défiler. Pour commencer, un élu de la Courneuve, un membre LGBT soutien du comité Assa Traoré, Xavier Lacovelli sénateur LREM et enfin David Guiraud orateur national de LFI. Les deux premiers échanges ont été assez cordiaux. L’intervention de l’élu de la Courneuve a été très courte. Puis Kevin Elarbi, le membre LGBT du comité Assa Traoré a axé son intervention sur la question de l’homosexualité à l’école et du mariage pour tous. Il a été rassuré par Éric Zemmour qui lui a confirmé ne pas vouloir “démarier” les homosexuels. Ils ont également débattu sur les violences policières, que Zemmour a récusé et a justifié le contrôle au faciès qui est pour lui le reflet de l’expérience des policiers. 

L’élu suivant a été Xavier Lacovelli, sénateur LREM. Il nous a offert un parfait exercice de langue de bois démagogique. Il a psychiatrisé Éric Zemmour puis a fait une ode à sa ville qui serait un lieu de bien-être avec un faible taux de chômage. Éric Zemmour lui a vite rappelé que la présence des entreprises a été encouragée fiscalement et qu’elles finissent malgré tout par partir à cause du manque de qualification de la population et de la délinquance. 

Le dernier opposant a été David Giraud, l’orateur national de LFI. Fidèle à lui-même, il est parti dans un tunnel démagogique ou tous les problèmes seraient uniquement économiques et causés par la grande bourgeoisie. Il a décrit une pénibilité du travail à en faire pâlir Zola. Éric Zemmour a eu bien du mal à s’exprimer face à la vieille technique de la gauche consistant à couper constamment la parole. Il a malgré tout défendu la valeur du travail.

Cette émission a permis à Éric Zemmour de démontrer la réalité de ses analyses. Drancy est une ville dont la population a changé et les mœurs avec elle. Les différents échanges et surtout les réactions de la foule tout autour ont permis de noter que les propositions du potentiel candidat pouvaient parfois faire changer la peur de camps. « Face à la rue » a donc mis le programme d’Éric Zemmour à l’épreuve et en a renforcé  la crédibilité. .

Christopher Malivert
Rédacteur

Génération Z

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