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Le féminisme progressiste actuel défend-il toujours les femmes ?

En quelques jours, les féministes radicales ont montré toutes les limites de leur raisonnement au travers de polémiques futiles et déconnectées des vrais dangers qui pèsent sur les femmes. Ces positions idéologiques mettent en exergue leurs contradictions et appellent à nous interroger sur le rôle du féminisme au XXIème siècle en France. 

Deux polémiques contreproductives

Romain Duris et Emma Mackey partagent l’affiche d’Eiffel. Le film mélange subtilement faits historiques et romance amoureuse entre l’ingénieur resté dans l’histoire pour la construction de la Dame de Fer et Adrienne Bourgès, un amour de jeunesse recroisé fortuitement au sommet de sa carrière. De neuf ans sa cadette dans la fiction, la réelle différence d’âge entre les deux acteurs est en réalité de vingt-deux ans. Il n’en faut pas plus pour faire bondir les féministes qui s’insurgent contre ce phénomène touchant, selon elles, systématiquement les actrices et rarement les acteurs. 

Pourtant, le long-métrage comprend de nombreux retours en arrière qui expliquent cette différence d’âge afin que la même actrice puisse jouer le rôle d’une femme de trente-cinq ans et de vingt ans de manière crédible et réaliste. Mais le réel n’intéresse guère les féministes lorsque celui-ci ne valide pas leur idéologie. C’est notamment le cas de Mona Chollet, auteure et chef d’édition au Monde diplomatique. Dans son viseur, une photo du couple Vincent Cassel et Tina Kunakey : « Rides et cheveux blancs pour lui, traits lisses pour elle. Fascinant, la façon dont les pubs The Kooples (…) perpétuent le double standard de la séduction et la domination de l’homme par l’âge dans le couple », déclare-t-elle sur twitter.  L’égarement a toutefois ses limites. Une pluie de commentaires négatifs s’en est suivie sur les réseaux, rappelant que les femmes font ce qu’elles veulent du moment où le consentement est établi. 

Cette nouvelle police des mœurs, en totale contradiction avec une pensée prétendument libératrice de la condition féminine, s’est également attaquée à la société Miss France par l’intermédiaire de l’association Osez le Féminisme. Mesurer au moins 1.70 mètre, être célibataire, ne pas avoir d’enfants, avoir moins de vingt-quatre ans : autant de critères discriminants selon les différentes porte-paroles du mouvement qui ont décidé de porter plainte pour non respect du code du travail. L’une d’entre elles, Ursula Le Menn, prétend au micro de RTL que les candidates « n’ont pas de contrat de travail » alors qu’elles « participent à un spectacle et réalisent donc une prestation ». Mais tout comme la première polémique sur les différences d’âges, Osez le Féminisme a essuyé de vives critiques. 

Quelques jours plus tôt, c’était Delphine Wespiser, Miss France 2012 qui a donné, sans le vouloir, le meilleur des arguments pour démontrer à quel point le féminisme militant se perd dans des combats inutiles. La jeune femme, violemment agressée dans la rue, a laissé exploser sa colère en affirmant que « la justice devrait mettre plus de moyens », ajoutant, avec lucidité : « Que fait la police ? Il m’a fallu vivre cet évènement pour répondre à cette question qui est née en moi sous le coup de ce choc ? ». Plus que l’inaction des forces de l’ordre, qui patrouillent et interpellent du mieux possible, Delphine Wespiser explique que le réel s’est imposé à elle en vivant ce traumatisme. 

Comment ne pas faire un rapprochement entre l’attaque au Prud’hommes envers Miss France, totalement futile, grotesque et déconnectée des vrais problèmes que subissent les femmes et cette agression d’une ancienne Miss, tangible, factuelle et douloureuse ? Ces deux moments médiatiques sont symboliques du féminisme actuel. Une ancienne Miss France subit une agression : aucune réaction des associations. Une semaine plus tard, toutes montent au créneau pour châtier la société Miss France. Le réel contre l’idéologie ; le concret contre l’abstrait.  

« Vous ferez passer toujours votre antiracisme avant le féminisme »

Eric Zemmour le rappelait il y a quelques mois : « il y a un nouveau puritanisme. La différence est que le puritanisme ne repasse pas par la case catholicisme et vertu, mais par la case féminisme ». Mais le féminisme est-il voué à perdre totalement le contact avec la réalité ? A-t-il vocation à s’enliser au travers de sujets ridicules et anecdotiques afin de compenser un effrayant silence lorsqu’il s’agit d’analyser les causes profondes des violences subies par les femmes ? Pas pour tous en tout cas. Ou plutôt pour toutes. Le collectif féministe Nemesis a le mérite de ne pas céder au politiquement correct. Participant à la marche organisée par Nous Toutes, le 23 novembre 2019, certaines militantes ont commis l’interdit : défiler avec des pancartes rappelant les centaines de viols de jeunes femmes allemandes dans la nuit du 31 décembre 2015 par des immigrés en situation illégale. Se faisant insultées de « fachos » et de « sorcières », les membres de Nemesis ont réagi, en constatant que ces mouvements feraient  « passer toujours [leur] antiracisme avant le féminisme »

La négation de la question identitaire et culturelle est le défaut majeur du féminisme actuel que Nemesis s’efforce de dénoncer. Pendant plusieurs années ces jeunes femmes courageuses ont été frappées d’anathèmes habituels dès lors qu’elles s’écartaient de la pensée unique. Tout cela n’étaient qu’élucubrations et dérives racistes sans aucun fondement. Mais les chiffres ne mentent pas. En décembre 2020, le SSMSI (Service statistique ministériel de la sécurité intérieure) publie son rapport annuel sur les vols et violences dans les réseaux de transports en commun en 2019. Le résultat fait froid dans le dos. 93% des vols sont réalisés par des étrangers. Or, nous savons que la plupart des victimes sont âgées ou féminines. De plus, près des deux-tiers des agressions sexuelles sont le fait d’étrangers. Cela signifie qu’un tiers seulement des agressions sexuelles sont perpétrées par des Français (binationaux européens et extra-européens compris bien-sûr…). Un fait qui devient de plus en plus difficile à dissimuler. 

Quand un patriarcat en remplace un autre…

Dans un éclair de lucidité, Marlène Schiappa avait proposé en 2019 que les violeurs et agresseurs sexuels étrangers soient expulsés. Veine tentative au regard du poids conséquent des féministes actuelles. Elles répètent pourtant vouloir lutter contre le patriarcat. Mais le patriarcat modéré européen des années 60 est déjà mort et enterré depuis longtemps. Il a été remplacé par un patriarcat radical islamique qui s’implante et s’étend au sein d’une multitude de quartiers. Quid de l’excision des jeunes filles ; quid des mariages forcés ; quid de la polygamie ; quid de l’agression des femmes aux jupes trop courtes ; quid du voile ? 

Les féministes indigénistes comme Rokhaya Diallo prétendent  que le voile n’est pas incompatible avec le féminisme. Pourtant, en islam, le voile est porté afin de cacher à l’homme ce qui est censé être l’attrait le plus féminin : les cheveux. L’objectif est donc de canaliser le désir masculin en obligeant une femme à « s’adapter ». En validant le voile, ces pseudos-féministes adhèrent donc à une lecture primitive et ultra-patriarcale : « L’homme ne peut contrôler ses pulsions, la femme doit se voiler pour le contenir ». Splendide évolution. Splendide progrès. 

Un besoin urgent d’un féminisme pragmatique et constructif

Ces féministes, qu’elles soient d’extrême-gauche, simplement misandres, indigénistes ou décoloniales, ne font qu’éloigner les deux sexes qui finissent par se méfier l’un de l’autre. Il semble peu probable qu’après quarante années de féminisme progressiste et universaliste, les jeunes femmes en 2021 soient plus épanouies que leurs grands-mères au même âge dans les années 70 où, rappelons-le, la pilule contraceptive et l’avortement étaient déjà des droits acquis. Dès lors, qu’ont gagné les femmes depuis que cette dérive radicale féministe s’est mise en place au cours des années 80 ? D’une part, l’arrivée massive de civilisations extra-européennes, aux mœurs radicalement différentes les mettant chaque jour un peu plus en danger ; d’autre part, une volonté d’indifférenciation entre elles et les hommes, principe véhiculé par la propagande féministe et les lobbies LGBTQI+. Des brillantes avancées…

Le collectif Nemesis, qui semble avoir compris le danger qui pèse sur les jeunes femmes occidentales en cette première moitié du XXIème siècle, a très bien résumé ce qui les oppose aux féministes d’aujourd’hui : « Nous devons farouchement défendre nos hommes, car ils sont nos pères et seront plus tard les pères de nos enfants, puis nos fils. Si les statistiques françaises sont exactes et que les Français de souche se retrouvent en minorité en 2050, l’enjeu tient de la survie. Notre féminisme n’a pas la haine des hommes, nous ne cherchons en aucun cas à les diminuer pour nous élever. De nos différences naissent la complémentarité ». Une ligne pragmatique, réaliste, libératrice et réconciliatrice avec l’autre sexe. Gageons que les femmes françaises n’aient pas dit leur dernier mot.

Vincent Petagna
Rédacteur

Génération Z

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