La nouvelle politique énergétique française ou la fin de l’ambition Gaulliste
Au cours de ces dernières semaines, les prix du gaz et d’autres biens de consommation ont sensiblement augmenté, menaçant de créer une crise du pouvoir d’achat en France. Génération Z revient sur ce phénomène, ses causes et ses conséquences.
Le prix de l’énergie en France, et notamment du gaz, a atteint cet automne des records. Les premières victimes de cette hausse ont été les conducteurs qui ont vu le coût du plein augmenter, et les particuliers utilisant le gaz pour se chauffer. Même les simples consommateurs ont eu le déplaisir de constater l’augmentation des prix de nombreux produits de base, à cause notamment de la hausse des coûts de transport. L’électricité, pourtant réputée bon marché en France, devrait connaître un bond de 12% [1] d’ici à 2022.
La situation était tellement critique que le gouvernement a été contraint d’annoncer des mesures de blocages des prix du gaz et la mise en place d’un « chèque inflation” de 100 euros pour les foyers les plus modestes. Comment la France a-t-elle pu en arriver là ?
La production énergétique de la France
Pour ce qui concerne l’électricité, le mix énergétique français se compose à 70% de production nucléaire, 10% d’hydraulique, 10% de renouvelables mais aussi de 10% de gaz !
Alors que la France fermait ses dernières centrales à charbon (qui étaient installées dans les DROM pour des raisons d’approvisionnement), elle a commencé à mettre en service de nouvelles centrales à gaz. La première voit le jour en 2005 a Dunkerque et on peut en compter aujourd’hui onze en métropole.
Pourquoi la France, puissance en pointe du nucléaire, a-t-elle investi dans des centrales au gaz, un gaz qu’elle ne produit pas ? La réponse est extrêmement simple : l’écologie.
Malgré ce paradoxe apparent, ce sont bien des considérations écologiques qui ont poussé nos dirigeants à investir dans ces centrales à gaz. Ceci s’explique pour deux raisons. D’une part, le développement en France à partir des années 2000 de parcs renouvelables a contraint à la construction de centrales à gaz pour pallier l’intermittence de ce mode de production. C’est une problématique connue de l’énergie renouvelable mais cela n’empêche pas les prêtres de l’écologie de continuer à plaider pour des investissements massifs.
La seconde raison est encore plus pernicieuse. Les centrales à gaz viennent également pallier aux manquements de la production nucléaire française. Les mouvements écologistes ont réussi depuis des années à empêcher toute réflexion sur le rôle stratégique du nucléaire pour la France. Il en a résulté un manque d’investissements dans le secteur. Par conséquent, lorsque les vieilles centrales sont contraintes d’être rénovées, il faut combler le manque de production qui a lieu pendant la durée des travaux ; un manque de production que vient compenser le gaz.
Simplifions l’histoire de la production énergétique de notre pays : le premier grand projet d’énergies renouvelables en France a été le projet EOLE en 2005, année du lancement de la première centrale à gaz française. La dernière centrale nucléaire, Civaux-2 a elle été achevée en 2002. Depuis 20 ans, les politiques font le choix de l’abandon progressif du nucléaire, l’événement le plus marquant restant la fermeture de Fessenheim en 2020 – qui était une promesse de campagne de François Hollande. Un geste que les écologistes espèrent voir renouvelé jusqu’à l’abandon total du nucléaire en France.
Du côté du gouvernement, le constat, pourtant accablant, est maintenu sous le tapis. Il annonce, par la voix de la ministre de l’Ecologie Barbara Pompili, que l’objectif est d’atteindre les 50% de nucléaire dans le mix énergétique français d’ici à 2035. Ainsi, la France deviendra à son tour dépendante du gaz pour assurer la stabilité de sa production énergétique. Le grand rêve de De Gaulle de faire de la France un pays souverain énergétiquement sera balayé par les petits arrangements de programmes entre partis politiques.
Le retour d’une politique énergétique ambitieuse
Face à un gouvernement centriste et libéral, endoctriné au “progrès”, qui ne peut que se complaire dans la rhétorique écologique, il faut une réponse ferme. L’écologie est un enjeux trop important pour être laissée aux mains d’écologistes autoproclamés qui prétendent sauver l’humanité de l’apocalypse climatique avec des moulins à vent.
Les communistes verts parlent, les libéraux écoutent et la droite se couche. Qu’a fait Sarkozy durant son quinquennat sur la question énergétique ? Que proposent les Républicains, si ce n’est des solutions qu’ils n’ont jamais mises en place alors qu’ils en avaient le pouvoir ? A l’image des sujets identitaires, cette droite molle s’est soumise aux injonctions moralistes de la gauche. Ils ont aujourd’hui trop peur d’être traités de climatosceptiques comme ils craignaient d’être qualifiés de racistes dans les décennies précédentes.
Heureusement pour les Français, il y a encore une chance d’échapper à cette soumission, il existe encore un chemin vers une politique énergétique ambitieuse. Sur le thème de l’énergie, là où la plupart de nos politiques se bornent à parler d’écologie, Éric Zemmour défend lui la souveraineté française.
Dans une excellente tribune publiée au point d’octobre, il dénonçait que : “la France s’engage sur la voie de la tiers-mondisation en sacrifiant sa filière nucléaire au profit des énergies renouvelables.”
Éric Zemmour défendra l’héritage de De Gaulle et de Valéry Giscard d’Estaing. Un héritage trans-partisan par son ambition et sa nécessité. Son programme pour relancer la filière ? La mise en service de nouveaux réacteurs EPR2 et la relance du projet Astrid qui vise à progresser vers les réacteurs de 4e génération.
“En France, on a pas de pétrole mais on a des idées” disait une célèbre publicité des années 70. De Gaulle a eu cette idée, une idée pour maintenir le rang de la France malgré ses lacunes énergétiques. Elle est aujourd’hui bafouée et méprisée par un personnel politique médiocre qui ne comprend rien à ces enjeux qui les dépassent. La dernière mesurette du gouvernement en témoigne : 100 euros pour les foyers. C’est bien. Un blocage des prix jusqu’en avril ? Bonne nouvelle pour les foyers. Et après ?
Les technocrates qui nous gouvernent sont prompt à réagir, mais à présent il nous faut prévoir, en comprenant les enjeux de notre siècle.
Éric Zemmour connaît ces enjeux, et a une vision claire de l’avenir de la France.
ASD
Rédacteur
[1] https://www.rte-france.com/eco2mix/la-production-delectricite-par-filiere
[2] https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/pourquoi-les-centrales-a-gaz-sont-strategiques-pour-la-france-1210496
[3] https://www.greenpeace.fr/faut-il-se-rejouir-de-la-fermeture-de-fessenheim/
[4] https://www.capital.fr/entreprises-marches/il-faudra-trancher-entre-le-nucleaire-et-lenergie-verte-avertit-barbara-pompili-1376147
[5] https://www.lepoint.fr/debats/zemmour-notre-souverainete-energetique-passe-par-un-renouveau-du-nucleaire-02-10-2021-2445824_2.php