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Rousseau, Woerth et les wokes : Quand les Lumières s’expriment

L’actualité de ces dernières semaines fut chargée et chaque nouvelle information sembla balayer la précédente dans un flot ininterrompu de dépêches. A travers cette multitude d’évènements, nous avons pu néanmoins observer des phénomènes de foire politique qui, par la vacuité intellectuelle des propos prononcés, méritent une éloge. Aujourd’hui Génération Z revient sur ces grands penseurs et leurs sorties éphémères. 

Ma sorcière bien aimée 

Sandrine Rousseau s’est vu devenir, par ses apparitions médiatiques et ses positions, la tête pensante de la gauche humaniste et écologique. Les guignols de l’info n’existant plus, cette universitaire s’est d’elle-même proposée de reprendre le flambeau et le ton comique autrefois utilisé dans l’émission. Fière de s’assurer que la dérision de la scène politique n’avait plus besoin d’exister, elle proposa d’en incorporer l’essence dans chacune de ses prises de paroles. Nous avons donc pu entendre, entre autres, l’écoféministe s’exprimer pour l’accueil des terroristes afghans afin de mieux les surveillerS’il y a des afghans potentiellement terroristes, il vaut mieux les avoir en France pour les surveiller »), mais aussi dans une sortie visant à soutenir les sorcières, figure en vogue dans le féminisme moderne actuel : « Le monde crève de trop de rationalité, de décisions prises par des ingénieurs. Je préfère des femmes qui jettent des sorts plutôt que des hommes qui construisent des EPR. »

Cette Lumière, dont la rationalité nous aveugle chaque jour, s’est pourtant entraînée dur pour en arriver à un tel niveau d’analyse politique et sociétale. Déjà en 2015, lors d’une sortie sur Twitter pour défendre les éoliennes, l’éminence verte avait pu nous apporter l’étendu de sa connaissance sur la question de l’énergie. 

Aussi bizarre que cela puisse paraître pour la militante et candidate à la primaire EELV, l’électricité produite par l’intermédiaire de n’importe quel procédé se devra d’être acheminée par des lignes à haute tension. Cette universitaire aurait-elle trouvé le moyen de téléporter l’électricité directement dans son ordinateur afin de nous illuminer par son savoir sur les réseaux sociaux ? Ce dont nous pouvons être sûr dans l’immédiat, c’est que nous pouvons nous reposer sur son expertise de maître de conférence en sciences économiques afin de comprendre comment changer notre système et lutter contre la précarité : « Le système capitaliste s’est nourri de 3 prédations majeures, à savoir celle du corps des personnes noires, des femmes et de la nature. […] Il va nous falloir revoir en profondeur le système économique et social pour le mettre au service du climat. »

Mais dans quel cens ?

Nous entendons très souvent dans le théâtre médiatique que notre démocratie est fragile ou bien qu’elle serait attaquée par des mesures liberticides et anticonstitutionnelles. Dans ces temps de lutte sociale, il est bon de pouvoir compter sur des parlementaires voulant octroyer d’avantages de droits au peuple français. C’est avec une envie de “renforcer la démocratie” que Eric Woerth, député de l’Oise, s’est rendu à l’université d’été des républicains et y proposa de faire évoluer notre système électoral : « Je propose d’étudier l’opportunité pour les propriétaires de résidences secondaires qui seront les seuls à payer la taxe d’habitation de voter aux élections municipales sur leurs 2 lieux de vie. »

En réponse à ce censitaire raisonnable, de nombreuses propositions ont vu le jour sur Twitter afin de permettre un élan démocratique semblable à celui d’Eric Woerth : « C’est intéressant, mais un peu complexe : est-ce qu’il ne serait pas plus simple (et plus démocratique encore) d’interdire aux pauvres de voter ? »

Cachez cet homme blanc que je ne saurais voir !

Le programme du mouvement woke du mois d’août dernier s’est concentré principalement autour de la lutte contre le racisme de la Grèce antique. Ce combat, fondamental et  nécessaire, a débuté par une campagne de la marque de sport Nike. Cette propagande déguisée en publicité présente une jeune étudiante afro-américaine aux cheveux roses prenant la parole pour parler de la « seule dynastie qui l’inspire », c’est-à-dire, l’équipe féminine de Basket américaine. Avant de commencer un long discours émouvant sur les “femmes de couleurs”, “femmes gay” et “femmes qui se battent pour la justice sociale”, cette jeune étudiante nous explique son choix : « Je refuse de parler de l’histoire de l’Antiquité ou des tragédies, ça c’est juste le patriarcat ». Oubliant que le nom de ce commerce d’intérêts vient de la déesse grecque Athéna Nikè, la marque n’hésite cependant pas à déprécier son héritage culturel en renommant Alexandre le grand en « Alexandre le passable ». Il est vrai que nous devons reconnaître qu’aucune figure majeure de l’antiquité n’a à son palmarès le titre de champion du monde de Basket.

L’association des indignés progressistes a continué sur sa lancée à l’université de Cambridge où des étudiants ont dénoncé le “racisme systémique” à travers la “blancheur” des statues antiques. Visiblement pas assez inclusives, les statues du musée de l’université traduiraient un “manque de diversité”. C’est en voulant montrer « l’impérialisme, le colonialisme et le racisme enraciné » que symbolisent ces statues que des dizaines d’étudiants appellent désormais « à une reconnaissance de l’existence d’un racisme systémique au sein des classiques ».

Dans ces temps troublés par l’obscurantisme, il est de notre devoir de saluer ces Lumières qui, chacune à leur manière, mènent de terribles combats afin de rendre notre monde meilleur. 

Julien Dupuy
Rédacteur

Génération Z

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