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Éric Zemmour et la fausse polémique des enfants handicapés

Cet article est le premier d’une série consacrée aux propos détournés ou incompris du candidat à l’élection présidentielle Éric Zemmour. Le premier « épisode » est relatif à ses récentes déclarations sur les enfants handicapés et leur place à l’école.

Le 14 janvier dernier, lors d’un déplacement dans le département de l’Aisne, Éric Zemmour dénonçait la politique de l’inclusion à outrance qui sévissait à l’école, et a recommandé le placement des enfants handicapés dans des établissements spécialisés. Quel énième crime l’ancien polémiste ne venait-il pas de commettre ?

Devant le début de polémique qui a suivi, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux le lendemain, ledit candidat de la droite a précisé sa pensée et sa future politique quant à la situation des enfants handicapés à l’école. Il est ainsi revenu sur « l’obsession de l’inclusion » qui prive de choix les parents quant au type d’établissement leur paraissant le plus adapté aux besoins de leur(s) enfant(s).

Une position de bon sens

Comment ne pas comprendre la position libérale que défend Éric Zemmour ? Les handicaps sont en effet nombreux. Ils peuvent être plus ou moins lourds et leur insertion dans des établissements scolaires non spécialisés peut être plus ou moins aisée. Il est certain, et Éric Zemmour l’a expressément affirmé, que la présence à l’école dite « normale » d’enfants dont le handicap est léger pourra se réaliser sans plus de difficultés que cela ne se fait aujourd’hui.

Ces rappels évidents et de bon sens étant faits, revenons au cœur du propos d'Éric Zemmour : la dénonciation de la volonté maladive de l'inclusion. En effet, cette politique inclusive pénalise l'ensemble des classes. D'un côté, les élèves non handicapés ou légèrement handicapés voient leur environnement de travail et d'études dégradé, le personnel enseignant étant souvent démuni devant les handicaps lourds. D'un autre côté, l'élève lourdement handicapé ne peut bénéficier de toutes les chances pour réussir, faute d’un environnement qui tienne pleinement compte de son handicap et qui lui permette de le surmonter le plus efficacement possible.

Ajoutons par ailleurs que des passerelles seront prévues pour que les enfants placés dans des établissements spécialisés puissent repasser à tout moment dans le système classique de l’instruction nationale. Enfin, il convient de préciser, pour que tout malentendu soit dissipé, que le dernier mot reviendra aux parents qui, conseillés par des médecins, connaissent le mieux leurs propres enfants. Ceci constitue la preuve qu’il s’agira avant tout d’une politique libérale philosophiquement et visant à résoudre un problème réel, de nombreux enfants handicapés n’arrivant pas à s’adapter et à se sentir au mieux dans les établissements scolaires classiques, et ce malgré les bonnes volontés.

Les véritables raisons de cette polémique : entre cynisme et aveuglement idéologique

Alors, pourquoi cette polémique ? Pourquoi une telle attaque sur une position nuancée du candidat Éric Zemmour, position qui cherche à améliorer les conditions scolaires de tous les enfants français ? Pour certains, il est évident qu’il s’agit d’une position idéologique contraire, et un brin présomptueuse dans la mesure où, malgré les témoignages allant dans le sens d’Éric Zemmour, l’on pense mieux savoir que l’enfant handicapé et ses parents ce qu’il est bon de faire pour lui.

Mais, pour de nombreux autres opposants au candidat de Reconquête, la réponse est plus simple, plus cynique. Ces condamnations visent Éric Zemmour parce qu’il est de bon ton dans les milieux de la bien-pensance d’attaquer le soi-disant candidat d’extrême droite.

Plus étonnants sont en revanche les propos de Marine Le Pen qui a considéré la déclaration d’Éric Zemmour comme « impardonnable ». Concernant la candidate du Rassemblement national, on peut se demander s’il ne s’agit pas d’une façon de profiter de la condamnation à l’unisson par l’ensemble du spectre politique français dans l’optique de poursuivre sa dédiabolisation, oubliant au passage son rôle de représentante du camp national.

En effet, par sa position, Marine Le Pen montre une nouvelle fois qu’elle est comme tous les autres candidats et non-candidats qui critiquent Éric Zemmour : elle fait semblant de ne pas comprendre le fond du propos et s’attaque à la forme. Cette critique démontre également que Marine Le Pen ne cherche en aucune façon le rassemblement des forces nationales comme elle l’affirme. En lançant une attaque aussi malhonnête, elle ne fait que diviser le camp national en braquant ses électeurs et les électeurs d’Éric Zemmour les uns contre les autres.

Au fond, si l’on devait retenir une leçon de cette affaire, c’est l’hypocrisie de la candidate du Rassemblement national. Quand l’on est censé être du même côté, il est une chose que de démontrer avec justesse les lacunes et faiblesses d’un concurrent afin de chercher le rassemblement autour du candidat le plus compétent, mais il en est une autre, bien moins glorieuse, que de tenter de le décrédibiliser en déformant volontairement ses propos.

Pour preuve de la futilité et de la bassesse de cette fausse polémique, une tribune a été publiée dans le journal Marianne. Rédigée par Patrick Sadoun, président fondateur du RAAHP, elle démontre que les propos d’Éric Zemmour n’avaient rien de scandaleux et qu’ils révélaient les véritables enjeux liés à la prise en charge des handicaps en milieu scolaire.

W. R.
Rédacteur

 

Lien de la tribune de Marianne :

"Eric Zemmour a posé la bonne question sur l'inclusion des élèves en situation de handicap" (marianne.net)

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