Interview de Jacline Mouraud, porte-parole du parti Reconquête
Vous êtes devenue une personne emblématique avec la vidéo des Gilets jaunes qui a accumulé six millions de vues. Quelle a été votre réaction ?
Ma première réaction a été une réaction de surprise totale. J’étais loin de m’attendre à ce que, le lendemain de sa publication, elle ait déjà pratiquement atteint un million de vues. C’était totalement inattendu et surprenant. Dès le départ, j'ai reçu beaucoup de témoignages de gens qui m’écrivaient leurs détresses. J’ai été complètement submergée par l’engouement qu’a provoqué cette vidéo. J'ai simplement dit tout haut ce que tout le monde pensait tout bas.
Le mouvement des Gilets jaunes a duré trois ans, comment analysez-vous aujourd’hui son l’évolution ? En particulier le positionnement des partis politiques par rapport à ce phénomène ?
Cela a produit plusieurs choses. Ma vidéo est sortie le 18 octobre, un mois plus tard c’est les Gilets jaunes dans la rue, c’est-à-dire le 17 novembre. Il y a eu tout d'abord un état de choc au niveau des politiques qui a été immense, car ils ne s’attendaient pas du tout à ce qu’autant de monde se mobilise. Et comme en France, on est les champions du monde de la création de ronds-points, évidemment on avait des lieux où se réunir, se rencontrer, se parler.
Côté syndicats et partis politiques, ils ont été complètement dépassés par le mouvement ! Ils ne savaient plus du tout comment réagir, parce qu’évidemment comme ils nous ont ignorés pendant quarante ans, d’un seul coup ils se sont rendu compte qu’il y avait du monde dans les périphéries et la ruralité. Ils ont donc été totalement pris au dépourvu.
Puis au bout de trois semaines, ça a été littéralement dévoyé, infiltré. C’est ce qui a décrédibilisé le mouvement, parce lorsque l’on devient violent on perd toute crédibilité. Et le refus de structure nous a emmenés droit dans le mur… Je ne connais aucune maison qui tienne sans fondation. Ce fut un château de cartes qui s’est écroulé car sans structure ni représentation, il n'y avait personne à qui parler. Le gouvernement ne pouvait pas répondre à deux ou trois millions de Français qui étaient dans la rue. Il est obligatoirement nécessaire d'avoir des porte-paroles, ce qu'une minorité a refusé.
Effectivement, et l’on peut penser à des mouvements comme la France Insoumise qui était critique au mouvement et qui se l’est approprié…
Mais au début, ce mouvement, tout le monde l’a critiqué. « Qu’est-ce que c’est que ces ploucs ? » c’était l’image qui régnait dans la tête des politiques : nous étions assimilés à des sauvages, des ignares, des imbéciles.
La France Insoumise a critiqué au début puis a réfléchi à comment s’en servir mais pas comment le servir, comment SE servir du moment. Même chose pour les syndicats. C’est incroyable que les syndicats n’aient pas été dans la rue avec nous alors qu’ils sont censés défendre la France populaire.
Il y a eu un état de sidération de la population en général, des politiques, des syndicats et des partis. C’est un événement majeur de l’Histoire de France des années 2000. C'est un point de bascule de notre histoire car la politique « d'après » ne pourra plus se faire comme « avant » les Gilets jaunes.
Comment définiriez-vous les Gilets jaunes ? leurs revendications ? leur sociologie ? et la manière dont ce mouvement a évolué ?
Les Gilets jaunes, c’est la symbolique de quarante ans de politique à l’envers. C’est l’aboutissement du manque de considération. Une crise de la reconnaissance. Voilà à quoi cela aboutit, cela tient quarante ans, puis comme tous les systèmes ont une fin… ça explose !
Pour l’évolution des Gilets jaunes, c’est l’archétype de la manipulation. Une fois que le mouvement se trouve dévoyé du fait des partis politiques voire de l’ingérence étrangère… ajoutez à cela la manipulation du gouvernement, car Macron s’en est servi aussi, le tout débouche sur le phénomène explosif qu’on a connu.
Est-ce que vous pourriez développer sur les possibles manipulations venues de l’étranger ?
Il y a quand même des choses qu’il faudrait qu’on m’explique. Comment se fait-il qu’Éric Drouet avait des gardes du corps qui venaient du Dombass ? Comment se fait-il que Priscillia Ludosky soit partie quinze jours aux États-Unis en plein mois de décembre alors qu’on était au plus fort de la contestation puis est revenue, on ne sait pas ce qu’elle est allée faire. Moi j’ai reçu des menaces de Suisse, et des menaces sur mes comptes bancaires, et énormément de menaces de mort. (Toutes soldées par de simples rappels à la loi !).
Pourquoi soutenez-vous Éric Zemmour ? Traditionnellement on considère que la droite est de tradition libérale et individualiste. Pourquoi ne pas avoir rejoint un parti de gauche, souvent associé au socialisme et à la défense des classes populaires ?
Si les socialistes, ceux d’aujourd’hui, défendaient vraiment la classe populaire cela se saurait. La gauche a trahi la gauche. Cela n’existe plus la gauche aujourd’hui, on n’a que des gens qui ont trahi la cause. Par ailleurs, je n’ai jamais été de gauche dans ma vie. Je pense que tout à basculé en France avec l'élection de François Mitterrand.
Il y a plusieurs raisons à mon soutien à Éric Zemmour. Premièrement, c’est l’extrême pertinence de ses constats qui m’a fait le rejoindre. Il a tout compris, il a perçu exactement ce que nous vivons, aussi bien dans les grandes métropoles que dans la ruralité. Il comprend nos besoins.
Et puis, deuxièmement, il n’est pas du sérail, parce qu’on n’en peut plus de voir ces politiciens qui se battent… pour finalement manger ensemble à la même gamelle ! Parce que le peuple, ils s'en foutent… Zemmour, lui, prend des risques puisqu’il a tout à perdre dans son initiative. Donc, je mesure l’engagement d’Éric Zemmour aux risques personnels qu’il prend, et cela prouve la sincérité de sa candidature.
Comment définiriez-vous votre rôle au sein du mouvement Reconquête ?
Défendre la France populaire. Toute la France qu’on n’entend pas. Tous les gens qui me disent : « vous êtes la seule à nous représenter. » J’essaie d’être la voix de la ruralité, des territoires, des terroirs. Tout ce que je défends depuis le début. Je suis toujours sur la même ligne directrice. Je n’ai jamais dévié. Dans la ruralité, on existe et on a besoin d’être entendu. J’essaie donc d’être le volet social, rural et populaire du parti.
Vous avez toujours été gaulliste, qu'est-ce que pour vous incarne le Général De Gaulle ? Voyez-vous Zemmour comme le continuateur du général De Gaulle ?
De Gaulle, c’est la France combattante, c’est la France qui tape du poing sur la table, c’est la France qui résiste, la France qui offre des solutions. Pour les gens qui rejoignent Éric Zemmour, dont je fais partie, sa candidature nous offre, au-delà d’un avenir pour la France, un Destin. Et là, il y a un parallèle avec De Gaulle sur la question du Destin.
Je ne dis pas que Zemmour est à comparer à De Gaulle mais il a quand même l’amour vrai de la France. Aujourd’hui il faut chercher les politiciens qui aiment la France, le débat avec Mélenchon nous l’a prouvé. Mélenchon vomit la France et les Français. Zemmour est tout à fait en mesure de nous proposer un véritable Destin pour le pays.
Comment est-ce que vous voyez la France dans cinq ans si jamais Zemmour ne réussit pas à s’imposer ?
Ce que je crains c’est la mort de la France. On en est là aujourd’hui. La candidature d'Éric Zemmour est la seule qui peut sauver la Nation. Là, nous sommes vraiment dans une guerre idéologique, une guerre de civilisation, on est attaqué de tout part. Si Zemmour n’est pas élu, alors on a tout à craindre car ce sera la victoire de Macron : il finira le travail, c’est-à-dire la dissolution de la France dans l’Europe. Il va continuer à couper les gens de leurs racines, détruire la famille, détruire leur identité, il détruira tout. Macron est un liquidateur.
Vous avez parlé du conflit de civilisation, Comment vous voyez l’américanisation de la société avec les mouvements wokes, et comment vous voyez le phénomène de l’islamisation ?
On est pris en étau. Nous, le peuple français, nous retrouvons entre les deux et l’étau se resserre. Il faut sortir de cette admiration et de cette reconnaissance que l’on a vis-à-vis des Américains d’être venus en 1945. Il ne faut pas oublier qu’ils voulaient mettre la France sous tutelle, les billets étaient déjà imprimés. Merci à De Gaulle de nous avoir sauvés de cela. Ils ont cultivé et exploité cette admiration qu’on a eue pour eux, née de notre reconnaissance. Par la suite, ils nous ont envahis avec le McDo et maintenant avec leur idéologie woke. On voit ce que cela a donné à l’université d’Ever Green. Et l’on est à deux doigts que tout se passe comme ça dans les universités françaises. C’est extrêmement grave.
On est aussi envahi par l’islamisation rampante, qui progresse depuis cinquante ans. Aujourd’hui on en parle beaucoup plus facilement mais cela fait très longtemps que tout cela est installé. Comment les personnes qui quittent leur pays, majoritairement des hommes qui laissent femmes et enfants sur place, arrivent-ils à trouver de l’argent pour venir jusqu’ici ? Une fois en France, comme nous avons installé une culture du droit d’asile et de l’accueil absolu (nous l’avons fait au détriment de tous) nous ne pouvons plus les déloger du fait de notre générosité. On représente 1% de la population mondiale et 15% des prestations sociales donc c’est le paradis pour eux et l'enfer fiscal pour nous !
On voit une baisse des restrictions sanitaires dans beaucoup de pays, la France continue sa politique vaccinale de masse à contre-courant. Qu’est-ce que vous pensez de l’évolution de la politique sanitaire en France ?
C’est extrêmement grave ce qu’on est en train de vivre. Il y a longtemps que cela n’a plus rien de sanitaire. Lorsqu’ils ont installé le pass sanitaire, c’était politique. Trois millions de personnes propulsées sur Doctolib, c’est juste l’indicateur du degré de peur. J’en veux aux gens qui ont installé la peur. Le degré de létalité du virus est en dessous de 0,5%. Le pouvoir veut installer une société de contrôle.
Est-ce que vous avez un message pour les Jeunes qui vivent une période compliquée avec la période du coronavirus et l’entrée sur le marché du travail ?
La situation pour les jeunes est des plus tangente, on sort d’une crise sanitaire extrêmement mal gérée. Je suis admirative de tout ce qui se passe à Génération Z. Je suis aussi très heureuse de voir que des jeunes défendent notre civilisation. Cette jeunesse-là me donne beaucoup d’espoir ! Ils y arriveront ! Parce que l'enthousiasme de la jeunesse lié à la sagesse des aînés nous fera retrouver l'équilibre. Et dans la vie, il n'existe rien d'autre que l'équilibre, tout le temps et partout.
Le Général De Villiers a écrit un livre qui s'intitule « L'équilibre est un courage », et bien je mesure aujourd'hui, à quel point celui-ci est précaire et fragile. Nous avons une chance avec Éric Zemmour de pouvoir le rétablir. Faisons-le. Il est notre espoir pour la France et notre seule chance d'être loyaux à ce que nous sommes.